Arborétum
A ma demande insistante, nous sommes allés visiter l'arborétum de Sibang, situé au Nord de Libreville. Gustave, le mari de Marjolaine, une cousine de Constant, a eu la gentillesse de nous y emmener dans son gros 4x4 et heureusement, parce que la route à proximité de l'arborétum est la pire de ce que j'ai vue pendant tout notre séjour!!!
En pente, en terre et avec de telles ornières que nous avons vu des voitures en équilibre qui, faute d'avoir les roues qui touchaient le sol, ne pouvaient plus avancer!
A part ça, une fois arrivé là-bas, même si j'avais fait mettre à tout le monde des pantalons et du produits anti-moustiques, on nous a en gros pris pour des fous de vouloir aller dans la forêt avec les enfants... Finalement, au vu des nombreux moustiques, Constant et les enfants ont vite rebroussé chemin pendant que je continuais la visite avec un guide et Gustave.
Malheureusement, je n'ai pas tout retenu des explications du guide sur les différentes essences et leurs utilisations (traditionnelles, médicinales, en menuiserie...) et suis bien incapable maintenant d'identifier tous les arbres sur mes photos.
Un peu d'explications quand même, l'arborétum de Sibang couvre une superficie de 16 hectares divisés en allées espacées de 50 mètres par des chemins perpendiculaires distants de 50 mètres. De 1933 à 1953, l'arborétum a été enrichi par de nouvelles plantations de façon presque mathématique, un carré par essence parfois deux essences par carré et aussi plusieurs carrés de la même essence (vous me suivez toujours???). La nature a fait le reste et il faut bien le dire, au Gabon, la nature est plus que généreuse! Ce qui fait que maintenant, en dehors des allées, les carrés sont assez impénétrables sauf avec une bonne machette.
Une mangue sauvage. On utilise son noyau pour faire le "chocolat indigène" qui sert à faire de la sauce pour de la viande.
Les carrés des okoumés. Ils ont été plantés trop près les uns des autres par les colons, du coup ils n'ont pas la même circonférence que ceux des plantations "naturelles". Le guide nous a aussi expliqué en entamant la souche de cet okoumé, qu'un okoumé ne meurt jamais car les racines des différents arbres sont interconnectées. Il a utilisé un nom savant dont je ne me souviens pas et que je n'ai pas retrouvé en cherchant sur le net...
L'impressionnante racine d'un Sipo autrement appelé Acajou
Une liane tout bonnement gigantesque, elle fait le tour de l'arboretum!
Nous avons ramené des graines de cette liane. (A la main de Maud, vous voyez qu'elles ont une taille respectable!)
Une clairière, à priori surtout due à l'échec de plantation des teck, essence originaire d'Asie qui n'a pas aimé le climat gabonais.
Pour l'anecdote, le guide nous a expliqué que, récemment, a eu lieu dans cette clairière, le repas de clôture d'un sommet de chefs d'états africains! Sur l'image de droite, le dernier teck restant, entouré de quelques lianes qui elles, se plaisent bien!
Le plus beau spécimen présent dans l'arborétum est, sans nulle doute, ce fromager, antécédent à la création de l'arborétum, il doit avoir environ 180 ans.
Ses racines forment des lames de 3 à 4m de haut
Et le plus insolite, pour moi, aura été l'arbre à cadenas, arbre sur lequel des "ngangas" (sorciers guérisseurs traditionnels) viennent accrocher des cadenas pour cadenasser des situations selon les demandes de ceux qui le sollicitent ...
A la fin de la visite, on est passé par le carré des ébènes. Le guide nous a dit que le bois d'ébène ne prend sa teinte noire qu'au moins un an après avoir été coupé. J'ai essayé de chercher confirmation mais je ne suis pas arrivée à trouver l'information donc si l'un d'entre vous l'a, je suis preneuse. J'ai juste trouvé que le coeur de l'ébène serait noir contrairement au bois en périphérie.
Nous avons aussi vu:
- un "arbre à semelles", une sorte d'acacia dont les fruits en forme d'immense gousse servaient à faire des semelles, vu son nom, vous vous en êtes doutés!
- un "arbre infranchissable", dont le tronc est glissant comme un savon
- un arbre qui donne l'invisibilité, si vous grimpez dans ses branches, les colons ne vous trouvent pas
- un flamboyant, comme dans Kirikou
- des ficus étrangleurs qui enserrent tellement leur "hôte" qu'ils les étouffent
et bien d'autres que j'ai oubliés!
A la sortie, il y a aussi toute une collection d'orchidées mais elles n'étaient pas en fleur, je ne m'y suis donc pas attardée.
Et donc pendant que je me baladais dans l'arborétum, Constant patientait tant bien que mal sur le parking avec les enfants.
Gatien a l'air de s'être bien amusé!
Voilà deux sites où vous pourrez trouver quelques autres photos et explications sur l'arborétum, sur celui de RFI une interview du conservateur et de très belles photos sur ce site!
Le reportage de ce jour nous conduit au Gabon pour visiter une forêt pas comme les autres. Elle paraît naturelle, avec des grands arbres et un sous-bois très riche. C'est l'arboretum de Sibang. C'est une forêt plantée par des colons français qui étaient curieux de connaître le processus de développement des forêts tropicales.
http://www.rfi.fr